Parmi les personnalités du Second Empire et de la Troisième République, Charles Gounod est l’un des hôtes les plus assidus d’Arcachon ; de septembre 1859 à sa mort, le célèbre compositeur multiplie les séjours dans la station balnéaire à la mode, louant une villa ou une autre, descendant chez l’hôtelier Ferras, villa Trianon ou au Grand-Hôtel, quand il n’est pas l’hôte du couple Rhoné-Pereire, de membres de sa famille ou d’amis.
Si, en septembre 1861, il est au premier rang des notabilités qui assistent à la bénédiction de la nouvelle église paroissiale Notre-Dame, des années durant, Gounod mesure combien son œuvre est appréciée par les musiciens et les mélomanes arcachonnais.
Au tout début de l’année 1885, on le voit assurer la direction de son oratorio « Gallia » à Saint-Elme. Le 23 mars 1889, il dirige dans la chapelle du Collège la création de la cantate « La France à Jeanne d’Arc », dont le R. P. Lhermite, professeur de l’établissement, a écrit les paroles. En octobre 1892, dès le lendemain de son arrivée à Arcachon, il compose un « Cantique à Notre-Dame de la Mer » qu’il dédie à l’Orphéon d’Arcachon qui le crée le 10 novembre. Le 30 octobre, le Maître officie à Notre-Dame où il interprète son « Ave Maria » et sa « Vision de Jeanne d’Arc » ; et, pour la messe de Toussaint, il se relaie avec Claude Terrasse à l’orgue de la chapelle Saint-Elme !
Gounod écrira enfin pour les élèves du collège des Dominicains la « Cantate en l’honneur de Saint Dominique et de Saint Thomas d’Aquin » dont la création sera dirigée par Terrasse, le 7 mars 1893, en l’absence du compositeur.
Il n’est donc pas étonnant que le nom de Gounod et de plusieurs de ses œuvres figurent au fronton de villas arcachonnaises.